top of page

Lorsque vous entrez à Ramallah via Jerusalem, vous dévouvrez une ville sale, désordonnée, chaotique. Les premiers kilomètres témoignent des difficultés liées au check point et à la proximité du mur de séparation avec l’état d’Israel. Mais on peut aussi se demander si il n’y a pas non plus une volonté politique, interne à la Palestine, de laisser cette zone en l’état afin de bien marquer les esprits ? Si vous entrez à Ramallah par les autres côtés, vous découvrirez que la ville est cernée de colonies juives. Au nord se trouve le camp de réfugiés de Jalazone qui fait face à une autre colonie, laquelle a tout recemment construit un mur de séparation le long de la route. On retrouve à Ramallah un certain nombres de problématiques, les mêmes que dans chacune des villes importantes du territoire Palestinien à savoir : pas de plan local d’urbanisme, peu de signalétique, un traffic saturé, une concentration des services et des commerces dans une seule zone, en bref un joyeux bazar et quasiment aucun espace vert. L’autorité Palestienne n’est pas en mesure de penser son territoire. Personne ne sait véritablement s’il faut construire une école dans tel ou tel quartier, s’il y a un manque de logements ou s’il faut redynamiser une zone au regard d’une autre... Il faut aussi soulever que la domination Israelienne et la négligence de la communauté internationale rendent très difficile la création d’un état Palestinien permettant d’assurer la souveraineté et l’autonomie de son peuple. Par ailleurs on ne peut exclure de cette problématique, la corruption qui fait rage à l’intérieur même du territoire dans les plus basses couches sociales comme sans doute au plus haut niveau de l’autorité. Il est donc évident que la planification urbaine et le développement à long terme sont difficiles à mettre en place alors qu’il s’agit bien d’une priorité. Ramallah et sourtout ses alentours sont donc le théatre d’un urbanisme anarchique renforcé par la façon qu’ont les particuliers de gérer leur argent. En effet, en Palestine on préfère investir dans la pierre que de placer son argent en banque. L’instabilité du pays mais aussi la composition de la structure familiale arabe jouent aussi leur rôle : dès lors qu’une famille en a les moyens, celle ci fait construire un petit immeuble qui accueillera la famille tout entière sur plusieurs générations. Au rez de chaussé seront ouverts des commerces et s’il reste de la place, celle ci pourra etre dédiée à de la location traditionnelle... Ces constructions fleurissent un peu partout et parfois demeurent inachevées, offrant l’étrange image d’un quartier fantôme... Le secteur privé quant à lui a bien saisi dans cette faiblesse de l’état, et y voit une réelle opportunité pour faire de l’argent. Le secteur du bâtiment ne manque pas d’activité et fait sortir de terre de nombreux ensembles immobiliers. La paysage en est complètement transformé et la nature elle aussi paie de lourdes conséquences...

bottom of page